Nous sommes 18,5 millions de foyers français à payer désormais l’impôt sur le revenu.
Ce chiffre « historique » équivaut environ à la part des foyers exempté de fiscalisation. Jamais autant de français ont été imposés.
La cause ? Le gel du barème de l’impôt sur le revenu.
Depuis 30 ans, ce barème était réévalué pour s’adapter à l’inflation. Une bonne nouvelle pour les comptes de lÉtat, mais une mauvaise pour le pouvoir d’achat des français.
En effet, les réformes fiscales successives en ont élargi l’assiette, et touche les plus démunis de la classe moyenne.
C’est une caractéristique de la fiscalité française : dans l’Hexagone, la moitié des ménages ne paie pas d’impôt sur le revenu (IR). Soit parce qu’ils ne sont pas imposables, leurs revenus étant inférieurs à 5.963 euros annuels. Soit parce que, bien qu’imposables, ils bénéficient de restitutions d’impôts suffisamment élevées pour excéder l’impôt qu’ils auraient dû payer (*).
L’an dernier, 50 % des 36 millions de foyers fiscaux n’ont pas payé d’impôt sur leurs revenus. Pourtant, les données de l’administration montrent qu’année après année la proportion de foyers exonérés, pour diverses raisons, d’impôt sur le revenu, tend à se réduire.
Dans les années 2000, la part des ménages n’acquittant pas d’IR dépassait régulièrement les 50 %. Ces derniers ont même représenté près de 60 % du total des foyers en 2009, pour diminuer progressivement depuis. La crise des dettes souveraines aidant, les réformes fiscales successives ont en effet cherché à accroître le rendement de cet impôt en limitant l’impact des avantages fiscaux et en gelant la revalorisation des différents barèmes. L’effet a été immédiat : le nombre de foyers payant l’IR, qui avoisinait les 16 millions au début des années 2000, a grimpé à 17 millions en 2011, puis à plus de 18 millions l’an dernier.
Plusieurs mesures ont joué en ce sens, à commencer par le gel du barème de la prime pour l’emploi (PPE), à partir de 2009. La prime pour l’emploi fonctionnant comme un crédit d’impôt, sa désindexation s’est traduite, pour nombre de foyers, par une hausse d’impôts. Même chose pour le gel du barème de l’impôt sur le revenu décidé par le gouvernement Fillon fin 2011 et prolongé en partie par la gauche. Depuis 2012, les augmentations de revenus des ménages calées sur l’inflation se traduisent directement par des hausses d’impôt. Plus généralement, les coups de rabot successifs sur les niches fiscales ont contribué à faire croître le nombre d’assujettis à l’IR.
L’an dernier, 940.000 ménages supplémentaires ont ainsi payé l’impôt sur le revenu, dont une petite moitié du seul fait des mesures fiscales. Environ 500.000 d’entre eux sont en effet concernés pour d’autres raisons, liées à des changements de situation (divorces, meilleur salaire). Le nombre de foyers payant l’IR devrait encore croître cette année mais moins : le gel du barème ne concernera pas les foyers les plus modestes, contrairement à 2012.
Ces variations ont des répercussions en cascade sur d’autres taxes qui dépendent de l’impôt sur le revenu.
C’est notamment le cas de la taxe d’habitation : le nombre de foyers qui y sont assujettis a augmenté de près de 7 millions en dix ans.
Vous êtes riche et vous ne le savez même pas !
A partir de quel revenu est-on riche ?
A partir de quel salaire considère-t-on qu’une personne est riche ? Et avec quel patrimoine ? Un récent sondage répond à ces questions. Découvrez à partir de combien une personne est riche avec Le haut Parleur
Régulièrement, les Français sont interrogés sur leur perception de la richesse. Un récent sondage publié ce jeudi, répond à la question.
Selon les Français, une personne est riche dès lors qu’elle touche un revenu de 6 000 euros par mois et qu’elle possède un patrimoine d’un million d’euros.
Mais cette vision de la richesse n’empêche pas 68% des Français de se déclarer indifférents aux riches. Cependant, 24% se disent tout de même méfiant à leur égard. Parmi les sondés, 13% avouent également être jaloux, et 8% sont même en colère contre les riches. Enfin, moins d’un Français sur trois ressent du respect pour ceux qu’il considère comme riche.
« Je n’aime pas les riches, j’en conviens » La question de la richesse pose souvent un problème en France, et jusqu’aux plus hautes sphères de l’Etat. Rappelez-vous, en 2006, dans un débat opposé à Michèle Alliot-Marie, François Hollande, premier secrétaire du PS, avait lancé : « Je n’aime pas les riches, j’en conviens ».
Et en 2007, lorsque François Hollande n’était encore que candidat à la primaire socialiste pour l’élection présidentielle, l’actuel président avait estimé que quelqu’un de riche avait « un salaire de plus de 4 000 euros net, soit 5 000 brut »…
Sur le Haut Parleur, vous trouverez les rémunérations nettes mensuelles perçues par les Français, tous secteurs d’activités confondus, de 460 métiers.
On est toujours le pauvre de quelqu’un… Alors autant relativiser !
(*) Source : Journal Les Echos