Elle est décédée depuis 2008, et pourtant Pierre Rozay voudrait rendre un ultime hommage à celle qu’il considère toujours comme une oubliée de la Résistance.
Pour cela, il a décidé de faire apposer une plaque sur la maison de sa famille, pendant l’Occupation, rue Jean-Jacques Rousseau à Montmorency. Les propriétaires actuels n’y sont pas hostiles et pour lui ce serait l’ultime chance de faire reconnaître les actes de courage de Renée Streit, son épouse, qui a pris part à la Résistance en aidant une jeune juive à échapper à une rafle, servant d’agent de liaison, couvrant de jeunes résistants traqués…
Parcours historique
De double nationalité franco-Suisse, la famille Streit était installée à Montmorency depuis 1936. Leur fille Renée, alors âgée d’une trentaine d’années, a profité de la neutralité helvétique pour aider la Résistance française.
On lui doit notamment des actions clandestines dès 1941, qu’elle cachait à ses parents. « Après la guerre, elle n’en a plus parlé, mais les faits sont connus.
Elle a ainsi croisé d’autres jeunes de Montmorency, engagés dans l’action, comme Roger Levanneur et l’étudiant Lalay, qui furent exécutés », assure Pierre Rozay, son époux. « Si elle n’avait pas œuvré dans ce sens pourquoi a-t-elle fini dans le bureau d’un officier de la Wehrmacht, qui avait convoqué son père ? », s’interroge-t-il encore.
« C’était aux Andelys, à la suite d’une dénonciation, comme c’était souvent le cas dans le climat de l’époque, l’officier leur a demandé pourquoi monsieur Streit employait autant de jeunes dans ses exploitations forestières. Il a ensuite sorti une lettre anonyme de dénonciation. “ – Que dois-je en faire ?” avait dit l’Allemand ? », détaille Pierre Rozay.
Celle qui allait devenir son épouse dix ans plus tard, avait alors rétorqué : « “- Il y a là un beau feu de cheminée, brûlez-la ! ”» et l’officier s’exécuta. L’affaire s’arrêta là, jusqu’au moment de la Libération de Paris.
Le père et la fille reprirent de l’activité en mettant, à disposition d’un groupe de FFI leur véhicule, un des rares alors autorisé à circuler, contribuant ainsi à informer les troupes du général Leclerc qui allaient libérer Enghien-Montmorency.
Après la guerre, elle n’a plus fait état de ses services dans la Résistance, elle a simplement repris sa passion pour la peinture.
Une exposition de ses œuvres est à la Mlc. à Montmorency
Et ne pas oublier Pierre Rozay, qui toujours parmi nous, permets de perdurer nos valeurs. Si vous discutez avec lui, c’est l’histoire, la vraie, qui ressurgit,
Merci Pierre,